Préparer et conduire une observation astronomique


Pour les personnes qui s’intéressent à l’astronomie et particulièrement les débutants, une observation du ciel bien conduite offre, apporte une grande satisfaction, plus une somme d’informations qui aident à la compréhension du Système.

C’est pourquoi, pour celles et ceux qui veulent progresser et non rester de simples « voyeurs »,  je me permets du haut de mes vingt sept années d’observation, malgré toutes les âneries qu’il m’arrive encore de commettre de vous proposer quelques conseils pratiques, qui je le pense devraient vous faire avancer dans le domaine de l’observation et exciter votre curiosité astronomique.

Deux phases complémentaires vous permettrons d’observer sereinement :

  1. Connaître son matériel et bien s’organiser matériellement.
  2. Préparer soigneusement son observation.

Connaître les capacités de son matériel et acquérir les automatismes indispensables pour une bonne manipulation

Montage, démontage, mise de niveau, réglage des viseurs, utilisation des vis micrométriques ou autres réglages pour les appareils informatisés. Se mettre en tête toute la chronologie de la mise en station. En un mot savoir se servir de son appareil les yeux fermés.
Cet apprentissage se fait de jour.
Ensuite penser à organiser le poste d’observation. La nuit une organisation soignée est indispensable pour ne pas par exemple perdre de temps à rechercher un oculaire que l’on a oublié au fond de ses poches et qui une fois récupéré ne sera plus en température pour obtenir une bonne image.
Organiser son poste d’observation c’est aussi savoir se positionner sur le terrain en fonction
des objets que l’on va rechercher. Savoir évaluer la météo de la soirée ( la clarté du ciel, le vent, sa force, son orientation, l’hygrométrie ambiante pour protéger les optiques).
Avoir accès en de bonnes conditions à ses cartes, aux coordonnées des objets recherchés, travailler par exemple avec une planchette sur laquelle vous fixerez les éléments composants votre préparation théorique, et pour lire ces documents munissez-vous d’une lampe rouge ou verte de faible intensité surtout pas de lumière blanche en cours d’observation. Ceci handicape votre accommodation pour au moins vingt cinq minutes pendant lesquelles votre vue sera troublée, revenant à l’oculaire vous perdrez nombre d’informations. Cette recommandation est capitale pour réaliser une observation confortable et performante.
Si vous utilisez un ordinateur comme guide, l’idéal sera une petite table de camping avec un siège. Et n’oubliez pas de positionner votre ordinateur sur nuit toujours pour ne pas être aveuglé.

Et puis un autre point très important dans la préparation matérielle, pensez à votre corps, vos pieds, vos mains en fonction de la saison d’observation. Sachez prévoir même en été. Équipez-vous bien et au cours de la nuit dès que le besoin se fait sentir n’hésitez pas à en  »remettre une couche puis deux si nécessaire  » En observation vous êtes en position presque statique être attentif aux réactions de votre corps est aussi capital .
Un bon confort vestimentaire, une bonne organisation du poste d’observation conditionneront hautement le résultat de la soirée.

 

La seconde phase réside dans la préparation théorique de la soirée d’observation

Que nous propose le ciel en cette saison ?

Soit vous puiserez vos infos dans des documents, soit sur l’informatique, soit encore auprès du club dont vous faites partie. Dans tous les cas il vous faudra vous y prendre à l’avance de façon à savoir lire le ciel, trouvez la constellation dans laquelle vous voulez opérer, savoir identifier au minimum les principales étoiles de la constellation en cause.

Par exemple nous arrivons au Printemps et voulons explorer la constellation du LION.

  • Identifier la constellation du Lion dans le ciel nocturne
  • Reconnaître les principales étoiles qui la détermine :

a, REGULUS (Alpha la plus brillante).
ß, DENEBOLA  ( Béta )
δ, ZOSMA    ( Delta )
γ, ALGIEBA  ( Gamma )
ζ, ADHAFERA ( Zêta )

Reconnaître ces cinq étoiles du Lion sera un bon exercice . Cette reconnaissance il faudra la mener à l’œil nu voire avec des jumelles si vous voulez, ce en dehors des soirées d’observation avec par exemple une carte tournante pour bien se repérer dans le ciel nocturne. Ce repérage indispensable fait partie de la préparation, vous devez savoir vous déplacer dans le ciel nocturne comme vous évoluez dans votre ville.

Ensuite, vous vous poserez la question : avec le type d’appareil que j’utilise que me propose cette constellation ?

Et là encore c’est un travail de repérage sur carte.

  • Soit avec la méthode des distances angulaires qui est un bon début pour savoir se repérer dans le ciel.
  • Soit à l’aide des cercles de coordonnées pour les observateurs déjà plus avancés.

Là, il vous faudra prendre conseil  pour sélectionner les objets que vous pourrez observer, en fonction :

  • De votre savoir faire.
  • De la capacité de l’appareil utilisé.
  • Des paramètres de l’objet convoité. (magnitude, dimensions)
  • En prenant en compte les conditions météo qui elles aussi interviennent sur la recherche et la lisibilité de l’objet.
  • Savoir travailler avec différents oculaires, éventuellement avec des filtres pour donner plus de contraste, plus de lisibilité à l’objet observé.
  • Si vous êtes courageuse, courageux je vous invite fortement d’ouvrir un cahier et de noter précautionneusement vos conditions d’observations : date, lieu, j’ai vu quoi, avec quel résultat en fonction de telle hygrométrie, telle turbulence, tel vent éventuellement, tels oculaires, tels filtres etc…etc…

Ce sera pour vous une mine de renseignements qui vous feront avancer rapidement .

Et pour terminer je vous dirai que savoir regarder c’est une chose essentielle, comprendre ce que l’on voit c’est pour nous modestes astronomes le summum de la satisfaction et le moteur de notre motivation pour l’observation. Pour ce je vous propose deux méthodes :

  • La première dite méthode inductive qui consiste à connaître ce que l’on va rencontrer. Alors connaître par la recherche sur documents , sur le net, au cours des conversations , des conférences etc….
  • La seconde la méthode dite déductive qui est l’inverse de la première : l’on regarde et ensuite l’on essaie de comprendre comment cela marche.

Le choix de la première ou la seconde méthode, et pourquoi pas les deux à la fois est une question toute personnelle, qui dépend de la structure de votre cerveau.
Personnellement je préfère la première parce que je sais ce que je vais regarder et donc ce qu’il me faut rechercher. Mais bon !!!!!!!

Un dernier conseil pour votre gouverne personnelle :
Le livre réalisé par Pierre BOURGES & Jean LACROUX : À L’AFFÛT DES ÉTOILES – « LE MANUEL PRATIQUE DE L’ASTRONOME AMATEUR » – Édité chez DUNOD.

Ce livre est pour nous une très bonne bible qui couvre l’ensemble du savoir faire que nous devrions intégrer particulièrement dans les domaines de l’astronomie d’observation.

Mars 2010 – Texte de Michel Paquet

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